dimanche 20 janvier 2019

Où nous posons nos vélos pour quelques temps

Notre trajet en autarcie jusqu'à Caleta Tortel s'est très bien passé et nous sommes même arrivés un peu plus tôt que prévu, la veille du jour de départ du ferry. A l'aise !!!  Les enfants ont très bien pédalé. Il faut dire qu'après de bonnes côtes au départ, nous avons pu profiter pour la suite d'une route assez plate (mais quand même avec un bon vent de face et du ripio assez mauvais... faut pas que ça soit trop facile, non plus !).

Notre plus grosse crainte était surtout liée à la météo. 3 jours avec de la pluie en devant faire du camping sauvage et sans possibilité de s'abriter auraient pu être un vrai calvaire. Comme nous l'a répondu un chilien fort philosophe lorsque nous lui avons demandé s'il était prévu qu'il pleuve "Nunca se sabe" (on ne peut jamais savoir). Nous avons d'ailleurs pu vérifier cet adage à de nombreuses reprises lorsque nous avons regardé la météo : rien ne se passait jamais vraiment comme prévu. Bref, nous nous sommes mis sur la route et advienne ce qu'il pourra. Au final nous avons été fort chanceux (c'est certainement le trèfle à 4 feuilles qu'une amie nous a offert avant le départ et que nous gardons précieusement qui nous porte chance !) car bien que le ciel ait été bien couvert les premiers jours, nous n'avons eu que quelques gouttes de pluie et sommes mêmes finalement arrivés sous un grand soleil à Caleta Tortel.

Après un bivouac la première nuit dans une prairie très agréable, pas loin d'un troupeau de vaches,  nous avons pour la 2ème nuit planté la tente dans le jardin d'un couple de personnes âgées qui ouvrent leur maison, une des rares sur cette route, aux cyclistes de passage. Ils nous ont même ouvert leur salle de bain et nous avons pu prendre une douche chaude. Surprenant de voir les conditions dans lesquelles ils vivent : loin de la ville, sans aucun véhicule et ils n'ont pas l'électricité. Pour autant, ils ont tout ce qu'il leur faut pour vivre : ils cultivent eux mêmes leurs légumes, ont des poules, des moutons, ils fabriquent leurs confitures, leur pain et leur fromage qu'ils vendent aux touristes de passages. Nous en avons d'ailleurs profité pour refaire notre réserve de pain pour nourrir nos ogres ;-)
La dame s'est beaucoup inquiétée de savoir si Sacha et Chloé ne trouvaient pas ça trop dur. Elle a vu passer beaucoup de cyclistes sur cette route mais elle nous a dit qu'elle ne voyait que très rarement des familles. Il ont donc été très gâtés : elle leur a offert du fromage, de la confiture, du chocolat au lait pour les requinquer !
C'est donc les batteries bien remplies de toute cette gentillesse que nous repartons le lendemain matin.

Nous savourons pleinement les paysages que nous voyons car nous savons que c'est la fin de notre périple sur cette route.





Séance de filtration d'eau, pas très efficace !


L'arrivée à Caleta Tortel sera bien méritée après une belle côte. Quand nous voyons le panneau d'entrée de la ville, nous laissons éclater notre joie. Voilà presque un mois que nous sommes partis sur nos vélos. Nous sommes super contents d'avoir pu arriver jusque là !

La joie et la fierté d'être arrivés au bout de notre périple sur la carretera austral


Plus de 900 km parcourus depuis le départ !

Nous profitons de notre journée d'avance avant de prendre le ferry pour faire le tour du village et de la baie dans laquelle se trouve Caleta Tortel. C'est un cadre magnifique. Le village est construit sur un pan de montagne qui descend jusqu'à la mer. Les déplacements se font sur des escaliers et passerelles en bois, donc tout se fait à pied. Ici, pas de voitures, mais ce n'est pas non plus très pratique quand on a des vélos à transporter !
Nous retrouvons avec grand plaisir Dominique et Dianick, un couple de français originaires d'Agen  et grands voyageurs à vélo que nous avons croisés sur la route 2 jours plus tôt. Les premiers cyclos français que nous croisons depuis le départ. Ils prennent le même bateau que nous et nous sommes ravis de pouvoir partager ce bout de voyage avec eux.

Le camping où nous avons planté ou plutôt cloué la tente.








Nous avons réalisé encore plus sur cette partie du trajet que notre équipage ne laisse personne indifférent. Nous sommes photographiés, filmés, la plupart du temps avec des mots d'encouragement. De vrais stars ! A une ou deux reprises, nous n'aurons pas envie de sourire, nous sentant quand même un peu pris pour des bêtes de foire... Comme Caleta Tortel est au bout de la route, nous croiserons à l'arrivée des gens qui nous abordent en nous disant qu'ils nous ont vu sur la route, notamment un chilien s'enthousiasmant pour notre voyage en famille et rempli de questions car le fait de nous voir ainsi lui donne l'idée de faire la même chose avec ses deux filles qui pour l'instant sont encore trop petites. Si nous pouvons susciter des vocations, tant mieux !



3 commentaires:

Anonyme a dit…

🍀🍀🍀🍀
Bravo !

Ju a dit…

Putain mais c'est juste énorme ce que vous faites les amis !!!
Complètement admiratifs de l'idée, du projet, de la réalisation.

Ce qui est génial avec votre folle aventure, au delà de vos rêves qui se concrétisent, de votre performance physique, du tsunami d'air frais que ça vous apporte, c'est qu'elle vous dépasse, nous parvient et fait intimement bouger tout le monde...
Passé l'émerveillement suscité par vos photos de magnifiques paysages et de mines radieuses, on sent poindre et germer en nous une graine de possible, d'envies, de vie au sens profond du terme.
Nous devons juste vous en remercier.
Bien la santé, l'amour dans vos belles faces !
A vous l'Asie maintenant !
De gros bisous !!!
Lu&Ju
(ça va, Benou tient le choc physiquement ?)

Fabienne a dit…

Bonjour à toute la petite famille,
Nous venons vous souhaiter une bonne année mais en voyant les photos et vos commentaires elle semble bien commencer.
ça nous fait plaisir de vous suivre via le blog.
A bientôt dans vos nouvelles aventures.
Fabienne/Valérie et le pauvre Robert