lundi 31 décembre 2018

Feliz Ano Nuevo

Très belle année à vous tous. Nous vous souhaitons qu'elle soit pleine de belles aventures !

Depuis Noël, nous avons bien progressé vers le sud. Les paysages sont très différents de ce que nous avons connu plus au nord, vers Chaiten, où nous avons traversé beaucoup de forêts à la végétation très dense, presque tropicale.
Autour de Coyhaique, nous avons retrouvé des paysages qui ressemblaient à ceux de Bariloche en Argentine, avec beaucoup de prairies en fleurs, notamment des genêts. Il y avait aussi de grandes haciendas, avec d'importants troupeaux de vaches et toujours beaucoup de chevaux.


En progressant encore vers le sud, nous avons traversé le parc du cerro castillo magnifique avec des paysages beaucoup plus arides de montagnes pelées, et beaucoup plus de vent, qui parfois nous poussait, mais quelques fois nous a aussi bien ralenti dans notre progression !
Ce parc est la zone d'habitation du huemul, sorte de cerf chilien. Malheureusement, bien qu'ayant passé la nuit au milieu du parc, dans un endroit de rêve avec vue sur une cascade et un sommet enneigé, nous n'avons pas vu de huemul...








  
Nous avons ensuite fait une halte à Puerto Rio Tranquilo pour y admirer les fameuses capillas de marmol qui sont des formations géologiques dues au dépôt de sédiments calcaires et à leur érosion par l'eau du lac General Carrera (en passant, le 2ème lac le plus grand d'Amérique du Sud après le lac Titicaca). Les enfants ont adoré cette excursion, autant pour la beauté des capillas, que pour l'aller retour en barque à moteur qui nous a permis de vivre des sensations fortes car il y avait beaucoup de vent et donc des vagues de bonne taille sur le lac. Devant l'euphorie des enfants le pilote du bateau s'en est donné à coeur joie : on ne nous avait pas prévenus qu'il fallait avoir le coeur bien accroché ! Mais bon, le jeu en valait la chandelle. Ces chapelles de marbre sont vraiment magnifiques.







Alors que nous progressons lentement vers les confins de la Patagonie et le bout de la carretera austral, dans des zones de moins en moins habitées, il est étrange de voir que nous croisons beaucoup plus de touristes que plus au nord. Il faut dire que les grandes vacances d'été ont commencé juste avant Noël au Chili et en Argentine. La haute saison touristique commence ici au mois de janvier. Nous qui nous étions habitués à un calme assez agréable sur la route, nous croisons maintenant beaucoup plus de véhicules. Enfin ce n'est pas non plus un trafic intense et ça reste sans danger pour nous car les voitures sont globalement très prudentes lorsqu'elles nous croisent et ont toujours pour nous un petit geste d'encouragement. 
Nous croisons également beaucoup plus de cyclistes de tous horizons, et surtout beaucoup d'européens. La plupart sont impressionnés de voir ce que font les enfants et ils recueillent à chaque fois l'admiration de tous. Nous aimerions beaucoup croiser avant la fin de notre périple une autre famille à vélo !



mardi 25 décembre 2018

Feliz Navidad !

Joyeux Noël et très bonnes fêtes à vous tous, nous pensons bien à vous !


De notre côté, nous avions prévu dans nos plans d'essayer d'être à Coyhaique pour Noël. Comme c'est la plus grande ville de la patagonie chilienne et d'ailleurs la première ville digne de ce nom que nous allions croiser sur notre chemin au Chili, nous espérions pouvoir y trouver de quoi se faire un bon repas de Noël  ! En effet, les petits mercados que nous avons rencontrés sur notre chemin jusqu'à présent ne disposent vraiment que de l'essentiel (nos supérettes de ville auraient ici le titre d'hypermarché !) et surtout, toutes de la même chose : on ne se voyait pas manger des pâtes à la tomate thon pour Noël, même si les enfants ne s'en lassent pas (mais nous un peu quand même...) !

Ca a été mission accomplie, puisque nous sommes arrivés à Coyhaique le 23 décembre, idéal pour avoir le temps de faire quelques courses avant Noël.
Nous nous retrouvons dans une ville qui nous paraît maintenant immense avec des supermarchés, plein de magasins ou l'on peut trouver de tout, et beaucoup de monde qui vient faire ses courses de Noël. Même si toutes les maisons que nous avons croisées sur notre chemin portaient des décorations de Noël et que les places de villages étaient ornées de beaux sapins de Noël, nous nous ne réalisions pas vraiment que Noël approchait car nous avons vraiment été coupés de tout et surtout de la société de consommation, jusqu'à notre arrivée à Coyhaique. Et puis aussi, ça fait très bizarre de fêter Noël en été. C'est une révolution dans nos représentations habituelles des fêtes de fin d'année : le froid, la neige, un bon feu de cheminée... D'ailleurs on se demande pourquoi ici le père Noël est aussi habillé en manteau d'hiver et avec un bonnet ;-) Sacha l'imagine bien en maillot de bain noir avec une chemise à fleurs.




Nous avions aussi prévu un endroit douillet et avons dormi dans une super cabana pendant 2 nuits.
Nous nous sommes donc préparés un bon petit repas, et le papa Noël a déposé une profusion de petits et légers (important !) cadeaux sous le sapin. Les enfants étaient très contents car ils étaient un peu inquiets de savoir si il passerait quand même, si loin de la maison.






Sinon, nous avons continué à voir de très belles choses et à vivre de bons moments avant d'arriver à Coyhaique.









Nous nous sommes notamment arrêtés dans le parc national de Queulat ou nous avons dormi et fait une petite randonnée qui nous a permis d'observer le glacier Ventisquero, magnifique avec sa cascade.



Ensuite nous avons un peu triché, nous l'avouons ! Pour pouvoir arriver le 25 à Coyhaique et s'éviter une des grosses difficultés de notre parcours (un col avec 5 km de montée et plus de 500 m de dénivelé sur du mauvais ripio), nous avons fait du stop (n'en déplaise aux mauvaises langues qui se demandent si nous faisons un voyage en pick-up ou à vélo !). Ariel a eu pitié de nous en nous voyant nous engager sur cette route avec les enfants et nous a pris en stop. Et on n'a pas regretté car la route était vraiment difficile et on aurait mis un temps infini à franchir ce col (on en avait déjà fait un quelques jours avant sur de la route et ça avait été éprouvant). Et puis comme il allait jusqu'à Coyhaique, il nous a finalement avancé un peu plus que le passage du col mais pas jusqu'à Coyhaique quand même ;-)
Ensuite, nous avons croisé notre première famille à vélo : un couple qui vit à Barcelone et qui voyage avec leur petite fille de 4 ans pendant 3 semaines. Nous avons partagé notre emplacement de camping sauvage avec eux, c'était chouette !
Et puis nous avons rencontré Alicia, qui nous a hébergés dans son camping (en fait son jardin) et qui à 59 ans est impressionnante de vitalité : elle tient une supérette, propose le camping aux voyageurs, le midi prépare à manger pour les 80 ouvriers qui travaillent sur le chantier routier pas très loin, loue des chambres à certains des ouvriers et leur fait aussi à manger le soir, en ayant fait entre temps ses courses à Coyhaique qui est à 30 km ! En plus elle a le coeur sur la main. Encore une belle rencontre.

 

Bon, nous étions tous ravis de renouer avec un peu de luxe dans notre cabana mais en ce jour de Noël, il est temps pour nous de reprendre la route... Sous le soleil, donc ça ne va pas être trop difficile.

JOYEUX NOEL y hasta luego !

jeudi 20 décembre 2018

De Hornopiren à La Junta

Après un jour de repos à Hornopiren, nous avons pris un ferry car la carretera austral s'arrête un peu après Hornopiren et reprend un peu plus loin dans les terres.


Nous avons ensuite pris la route vers Chaiten qui longe le parc Pumalin, un parc national qui a été créé par le fondateur de la marque Patagonia qui, à sa retraite est venu vivre au Chili et a racheté beaucoup de terres pour en faire des zones protégées. Le parc a aujourd'hui été cédé au gouvernement chilien.
Dans ce parc, se trouve le volcan Chaiten qui est entré en éruption en 2008 et a complètement détruit la ville de Chaiten et les forêts alentours. On voit d’ailleurs encore les séquelles de cette éruption avec la présence de beaucoup d'arbres brulés. La ville de Chaiten, quant à elle, a été en partie reconstruite sur le même site.
Nous avions prévu de faire une petite randonnée qui mène jusqu'au cratère du volcan. Mais bien qu’ayant posé notre bivouac à côté du départ de la randonnée, nous n’avons finalement pas pu la faire car la pluie n’a cessé de tomber depuis notre arrivée jusqu’à notre départ le lendemain. C’est donc un peu déçus que nous sommes repartis car c’était une chance rare de pouvoir approcher un volcan en activité.  Mais nous nous sommes consolés en fin de journée par un petit bain dans des termes à l’eau très très chaude sous un soleil magnifique qui nous a fait le plaisir d’apparaître dans l’après midi.



Les 2 jours suivants ont également été magnifiques, tant du point de vue de la météo, que des paysages. Nous avons pu observer plusieurs glaciers en haut des sommets sur notre parcours.

Pour l’instant nous avons fait assez peu de camping sauvage car il y a finalement eu peu de possibilités. En effet la plupart des terres aux abords de la route que nous longeons sont privées et cloturées. Pourtant certaines de ces terres, à l’herbe magnifique, sont une invitation au bivouac. Nous plantons donc pour l'instant la tente dans des campings, plus ou moins rustiques (c’est-à-dire que ce n’est pas le camping au sens ou nous l’entendons en France : il s’agit généralement de personnes qui transforment le terrain à côté de leur maison en camping avec  plus ou moins de confort mis à disposition). Dans tous les cas, nous avons pour l'instant une douche, avec de l'eau chaude presque tous les jours. Le grand luxe !!!



lundi 17 décembre 2018

Au Chili depuis 10 jours

Que s’est il passé depuis que nous sommes entrés au Chili ? Voilà 10 jours que nous pédalons sur les routes de la Patagonie chilienne avec du bon et du moins bon.

Il faut savoir qu’une bonne partie des routes en Patagonie n’est pas goudronnée (je ne sais pas ce qu’il en est pour le reste du Chili). Les routes principales ne le sont pas entièrement : une portion de la route est goudronnée puis tout d’un coup on arrive sur une partie non goudronnée « le ripio » puis souvent à l’approche d’une ville un peu importante, la route est à nouveau goudronnée. Je ne parle pas des routes secondaires… Depuis notre arrivée, nous avons justement pris un itinéraire un peu secondaire pour rejoindre la caretera austral que nous suivrons ensuite jusqu’au sud. Donc le moins bien de cette première partie du voyage tient essentiellement au fait que nous avons eu bien plus de ripio que de paviemiento (route goudronnée). Ajouté au fait que la route n’était pas vraiment plate, une côte (assez forte en général) succédant à une descente puis à une autre côte puis à une autre descente puis à une côte, etc… le trajet jusqu’à Hornopiren a donc été assez fatiguant. Sans compter la zone de travaux dont parle Chloé dans son article qui là pour le coup était vraiment horrible, le ripio étant encore pire que normal à cause du passage des engins de travaux. Nous avons donc fait de petites journées car au bout de 20 km à ce rythme, tout le monde était crevé ! 


Le bon tient évidemment au fait que nous pédalons dans des paysages d’une beauté totale : montagnes aux sommets enneigés, fjords, lacs immenses à l’eau bleue turquoise, cascades, pâturages et parfois un glacier qui montre le bout de son nez. Nous en prenons plein la vue.



L’autre point très positif de voyager à vélo est que cela facile les rencontres avec les chiliens et avec les autres voyageurs à vélo.

Nous avons déjà pu mesurer depuis ces 10 jours la grande hospitalité et gentillesse des chiliens :
  • Myriam et son père Hernan chez qui nous avons campé. Hernan a proposé de nous préparer des petits pains maison lorsque nous leur avons demandé s’ils vendaient du pain dans leur petit mercado ! Ce qui est rigolo c’est qu’ils ont des origines françaises : l’arrière-arrière grand-mère d’Hernan était une comtesse française. 
  • Eliane qui nous a proposé de nous accueillir chez elle alors que nous étions sous la pluie sur la fameuse route en travaux sans possibilité de trouver un endroit pour nous abriter pour manger. Nous voilà donc à nous préparer nos pâtes au thon dans sa cuisine !
  • Ce même jour, un monsieur dont nous ne connaissons pas le nom nous a pris en stop dans son pick-up alors que nous étions désespérés, sous la pluie.
  • Le surlendemain, Veronica et Miguel (dont le frère vit à Biarritz), que nous avons rencontrés sur le bateau pris à Hornopiren, nous ont spontanément proposé de nous charger dans leur pick-up. Nous n’avons pas refusé car là aussi il pleuvait !
  •  Le capitaine de ce même bateau qui nous a fait visiter son bateau de fond en comble depuis les moteurs jusqu’à la salle des commandes.
Bref, que de belles rencontres ! Sans compter tous les chiliens que nous croisons sur la route en voiture, qui nous font toujours un coucou, un bravo, un geste d’encouragement !

Ce sont ces moments là qui ne nous font pas regretter d’être partis à vélo et qui rendent bien plus doux les moments un peu difficiles.