mercredi 20 février 2019

Sabaïdii (bonjour en lao)

Après la grotte de Kong-Lor, nous avons continué notre tour de la région des karsts de Khammouane. La plupart des touristes effectuent cette boucle à moto ou scooter en 2 ou 3 jours.
Nous avons quand même croisé à deux reprises d'autres cyclo-voyageurs, des couples de français qui sont partis de France et ont pédalé jusqu'en Asie. Grâce à eux, nous apprenons qu'une autre famille française à vélo avec 3 enfants suit le même itinéraire que nous mais nous précède de 2 jours. Nous aimerions vraiment les rencontrer car Chloé et Sacha seraient heureux d'avoir la compagnie d'autres enfants mais avec ces 2 jours d'écart il parait peu probable que nos chemins se croisent. Petite déception pour les enfants mais on ne sait jamais...

Nous nous étions dit qu'en Asie, nous allions pédaler sur du plat pour nous reposer de la carretera austral mais pour le baptême du voyage à vélo de Katia, nous avons décidé de reprendre la grimpette ! 2 cols à franchir sur les 270 km de parcours...
Après une première journée toute plate après la visite de la grotte, nous avons attaqué les hostilités dès le démarrage de notre 2nd journée avec un col de 8 km avec 500 m de dénivelé à passer et des pentes à 15%. Nous avons eu bien chaud mais tout le monde a franchi la difficulté avec courage. Maillot à pois du meilleur grimpeur pour Chloé qui a quasiment tout grimpé sur le vélo et toute seule !
Vue sur la vallée depuis notre première côte

Belle récompense pour nous remettre de la difficulté de la journée : nous avons fait notre pause de midi dans un site avec une piscine naturelle. Un peu dur de rentrer dans l'eau car elle était bien fraîche mais ce bain s'est avéré bien ressourçant vue la chaleur ambiante. Sur place, il y avait beaucoup de jeunes laotiens venus se rafraîchir après les cours. Chose étrange pour nous : ils se baignent tout habillés, certains mêmes carrément avec leurs chaussures !


Difficile de repartir, mais nous levons quand même le camp assez tôt. Nous avons en effet repéré sur le plan une guesthouse à proximité mais nous ne sommes pas sur qu'elle fasse l'affaire vu le commentaire posté sur Google par un précédent visiteur. Et si ça elle ne convient pas il nous faudra peut être encore faire 30km de plus jusqu'à la prochaine ville.
Verdict : les chambres de la guesthouse ressemblent à des geôles de prison et l'extérieur n'est pas plus engageant. Il est à peine 15h et nous ne nous voyons pas vraiment passer l'après midi ici. Nous croisons des français à scooter qui nous disent qu'il y aurait peut être une autre guesthouse à 10 km mais l'information n'a pas l'air vraiment sure. Après concertation, nous sommes tous d'accord pour tenter notre chance un peu plus loin quitte, dans le pire des cas, à devoir faire les 30 km jusqu'à Laksao, la prochaine ville, si nous ne trouvons rien avant.
Au moment où nous commençons à nous préparer mentalement à pédaler encore 30 km, nous passons devant un restaurant et repérons au fond de la cour un grand bâtiment qui a l'allure typique des guesthouses. Nous rentrons : en effet, ils ont bien des chambres qui sont en plus toutes récentes ; nous avons l'impression d'être les premiers clients. Pour ne rien gâcher, le patron est très gentil et parle quelques mots de français. En plus il y a un restaurant sur place. Tout est parfait !
Encore plus lorsque les enfants des propriétaires viennent proposer à Sacha et Chloé de jouer avec eux au badminton. C'est super car ça manque un peu aux enfants d'avoir des compagnons de jeux. Du coup, on saute l'école pour les laisser jouer. Et même Seb s'y met !




Seule ombre à ce tableau idyllique : le restaurant fait karaoké. Nous y aurons droit de 16h à 22h non stop : musique à fond et chanteurs qui se succèdent au micro en chantant plus faux les uns que les autres.
Malgré cela nous étions très contents de notre "prise de risque" : plutôt que de rester dans la guesthouse miteuse, nous avons passé au final un très bon moment.

Le lendemain, petit trajet jusqu'à Laksao avec des paysages toujours aussi beaux.





Par contre, Laksao s'avère être une ville assez moche et sans intérêt car c'est une zone de croisement  entre la route qui mène au Vietnam et une autre qui part en direction du nord. D'ailleurs, on n'y croise aucun autre touriste. Ceux qui font la route à scooter ne s'arrêtent pas là...

Le lendemain, nous franchissons encore un autre col, mais finalement après le 1er qui grimpait sec, nous trouvons celui ci bien plus facile, quelques km et des pentes ne dépassant pas 12%. Nous nous prenons quand même une bonne suée. Ensuite c'est tout plat jusqu'à notre arrivée à Thalang. En nous rapprochant de l'arrivée, nous commençons à apercevoir des milliers de troncs qui émergent au dessus des eaux d'un lac immense. C'est le lac du barrage de Nam Theun II qui a été créé il y a quelques années sur un affluent du Mékong et qui est le plus grand barrage d'Asie du sud-est. La vision de ces milliers de troncs au dessus de l'eau est surprenante et donne un paysage plutôt esthétique. Malgré tout, nous n'oublions pas que la création de cette retenue d'eau a entrainé la destruction de nombreux villages et a certainement eu un impact sur la faune et la flore.










Nous sommes ravis de notre pause à Thalang. C'est un mini village très calme, mis à part la présence de nombreux touristes - cela change de notre pause la veille à Laksao - et nous avons une très belle vue sur le lac. La guesthouse dans laquelle nous logeons nous rappelle le pays : terrain de pétanque, pain et chocolatines maison auxquelles les enfants font bien sur honneur !

Depuis Thalang, il nous reste 100 km pour terminer la boucle et arriver à Thakhek, au bord du Mékong, soit en théorie 2 jours. 50 km après notre départ, nous faisons une pause déjeuner bienvenue car il est 13h est la chaleur commence à être insupportable. Après cette pause, nous repartons pensant ne faire que quelques km avant de nous poser dans une guesthhouse. Au final, nous ne trouvons rien de bien et poussons toujours un peu plus loin. Au pire, nous savons qu'il y a quelque chose de convenable à 25 km de là. Mais lorsque nous arrivons, il n'y a plus de place : c'est la tuile ! Nous avons déja parcouru 88 km et il est quand même 17h et la nuit tombe à 18h. Il ne nous reste que 10 km jusqu'à Thakhek où nous n'aurons aucune difficulté à trouver de quoi nous loger. Nous repartons donc à fond pour arriver avant la nuit. Nous avons donc terminé la boucle en une étape au lieu de deux : 102 km parcourus dans la journée- un record - avec les enfants qui ont été super courageux et chantaient même sur le vélo durant les derniers kilomètres !
A l'arrivée, nous sommes tous super fatigués, surtout Chloé qui a pédalé toute seule du début à la fin, mais quand même fiers et heureux de notre "exploit".




Le lendemain, on s'offre une matinée de repos. On se balade un peu dans la ville le matin. Katia doit déjà repartir le surlendemain : donc soit nous restons à Takhek jusqu'à son départ pour qu'elle puisse reprendre la bus jusqu'à Vientiane, soit nous allons jusqu'à Savannakhet la prochaine grande ville vers le sud. Comme la ville de Takhek n'est pas très intéressante, nous décidons de pousser vers le sud. Nous hésitons à faire le trajet à vélo sur 2 jours mais ce ne serait pas raisonnable car les enfants sont trop fatigués pour reprendre le vélo aujourd'hui. Donc finalement nous décidons de faire le trajet en bus.

Le trajet jusqu'à Savannakhet sera horrible. Lorsque nous arrivons à la gare, un minibus est sur le point de partir pour notre destination. Pas le temps de réfléchir, les vélos sont montés sur le toit en moins de deux et au moment de monter dans le bus, nous nous apercevons qu'il est déjà presque plein. Pourtant le chauffeur nous affirme qu'il y a bien 5 places pour nous. Si on part du principe qu'on rentre à 4 sur des banquettes pour 3, en effet, il y a la place. Nous passerons donc 3 heures pour faire 130 km dans un minibus normalement pour 14 dans lequel nous serons jusqu'à 21. L'expression avoir le cul entre 2 chaises s'est appliquée pour nous non pas au sens figuré mais au sens propre. Pour couronner le tout, une dame derrière nous passe son trajet à cracher par la fenêtre avec de gros raclements de gorge. Bref que du bonheur... Inutile de dire que nous sommes soulagés lorsque nous arrivons à destination...

Mais le gros évènement de la journée, aura surtout été l'anniversaire de Sacha qui souffle déjà ses 8 bougies. Comme promis depuis plusieurs jours, les enfants ont droit à un hamburger frite pour fêter ça et Sacha est très content de recevoir ses "petits" cadeaux.






2 commentaires:

Laurence Raynaud a dit…

On imagine la joie des enfants d’avoir partager ces matchs de bad’
Bonne anniversaire Sasha !
La bise à Katia avant qu’elle ne reparte dans son quotidien loin de cette belle parenthèses !

Bisous à tous.
Encore bravo, plus de 100 km par jour... Sébastien va abandonner l’electrique en rentrant non ?!?....

Caroline et Xavier a dit…

Bon anniversaire Sacha ! Quel cadeau de fêter ses 8 ans dans ce cadre là !
Bravo les enfants, vous êtes des courageux. A l'Ascencion, on prévoit le col du Tourmalet sur le week end ? : Laurence aussi est au taquet !!!
Plein de bises à vous.
Profitez profitez car le temps défile...